Suite à l’appel intersyndical du SNEPAP-FSU, de la CGT Insertion, et de la CFDT Interco, les
personnels de l’ALIP de Strasbourg, syndiqués et non syndiqués, se sont réunis en
Assemblée Générale le 03/03/2016.
L’administration pénitentiaire persiste à ignorer et à mépriser l’ensemble de la filière insertion et probation en l’écartant des « mesures historiques » qu’elle se targue d’avoir prises au mois de décembre 2015. Ces mesures financées dans le cadre du Plan de lutte contre le Terrorisme se traduisent notamment par une augmentation de plusieurs régimes indemnitaires en faveur de l’ensemble des personnels de l’AP… sauf ceux de la filière insertion et probation.
Mais qui est au quotidien en première ligne pour prévenir la récidive et les phénomènes de
radicalisation ?
Quelle est la seule filière à assurer la prise en charge de la totalité des personnes majeures
confiées à l’administration pénitentiaire ?
Notre administration a t-elle été frappée d’amnésie à l’approche des fêtes de fin d’année ?
En ce qui nous concerne, notre quotidien en SPIP nous rappelle bel et bien que nos missions ne cessent d’évoluer, et de se complexifier. Nous devons sans cesse nous adapter aux nombreuses évolutions législatives et réglementaires avec de moins en moins de moyens humains (on sait déjà que la promesse de création de 1000 emplois supplémentaires pour les SPIP ne sera pas tenue), et financiers (budgets en nette diminution depuis plusieurs années).
Explosion des charges de travail, accumulation des priorités, conditions de travail
dégradées, souffrance au travail, le quotidien en SPIP est intenable.
Dans un contexte d’austérité qui a engendré une baisse sensible de notre pouvoir d’achat
(gel du point d’indice depuis 2010 et augmentation pluriannuelle du taux de cotisation pour
les retraites), nous devrions accepter aujourd’hui de rester une fois de plus à l’écart de
mesures prises en faveur des autres personnels de notre administration ?
La DAP se prévaut de « mesures historiques » : gageons que l’Histoire retiendra que jamais
un corps professionnel n’aura été autant isolé et humilié au sein même de son
administration.
Face à un tel mépris, les personnels présents à cette Assemblée Générale ont
décidé à l’unanimité de rejoindre le mouvement national, selon les modalités
suivantes :
– signalement de toutes les PPSMJ suivies par notre service à la cellule du renseignement
pénitentiaire, accompagné du mail suivant : « étant exclu(e) des mesures exceptionnelles
liées au PLAT, j’en déduis que je ne suis pas compétent sur la question de la radicalisation.
Toutefois, soucieux de prévenir la récidive, je vous informe que l’ensemble de mon effectif
est susceptible d’être en voie de radicalisation. Merci de faire suivre mon signalement aux
autorités compétentes ». Aucun autre signalement ne sera donc effectué.
-boycott des formations et commissions organisées sur le thème de la radicalisation.
-boycott de toutes les questions se rapportant à la radicalisation en réunion de service.
-boycott de toutes les réunions, commissions, formations, et groupes de travail liés à de
nouvelles commandes institutionnelles.
-boycott des PPR.
Nous revendiquons :
-une remise à niveau immédiate du dispositif indemnitaire.
-l’ouverture de négociations statutaires pour l’ensemble de la filière insertion et probation.
-l’égalité de traitement des ASS ayant intégré le corps de CPIP pour le calcul de la pension
de retraite.
-un plan de recrutement permettant un véritable renforcement en ressources humaines
dans les SPIP inscrit dans le projet de loi de finances pour 2017.
Déterminés, les personnels du SPIP 67 se tiennent prêts à participer à tout
rassemblement qui serait organisé au niveau régional ou national.
Ils participeront à une nouvelle Assemblée Générale le 22/03/2016 de 12h00
à 14h00 à la Maison d’Arrêt de Strasbourg afin d’envisager de nouvelles
modalités d’action si notre administration persiste à ignorer nos
revendications légitimes.
version imprimable SPIP de Strasbourg en mouvement !
Strasbourg, le 04/03/2016
LA CGT, le SNEPAP, la CFDT