A l’aube des prochaines ouvertures des SAS d’Avignon et de Toulon, et alors même qu’un COPIL sur les SAS s’est tenu à la DAP cette semaine, les Structures d’Accompagnement Vers la Sortie se vendent comme de belles vitrines… mais hélas sur la DI de Marseille, elles prennent la poussière.
Les agents sur ces structures sont à bout de souffle. Le manque de moyen est alarmant, l’isolement des agents grandit et le rythme de travail reste effréné. Les conditions de travail des agents des SAS de Marseille et d’Aix ne peuvent continuer de se déliter !
Malgré de nombreuses alertes à ce sujet, sur Marseille, on compte seulement une AS pour Baumettes 2 (hommes et femmes) et une AS pour la SAS -QSL. Une référente Pôle Emploi sur un temps partiel et une référente Mission locale interviennent sur l’ensemble du Centre pénitentiaire, hébergeant actuellement plus de 900 détenus. La tâche paraît titanesque, quant on connaît l’urgence des situations et la précarités des personnes incarcérées sur ces structures, elle mériterait le renfort d’une seconde AS !
Sur la SAS d’Aix, l’état des lieux est bien plus problématique ! Si les craintes, pourtant légitimes des agents de voir les postes d’ASS-SPIP et de référent Pôle Emploi vacants à très brève échéance, ont été balayées d’un revers de main par leur cadre de proximité, il aura fallu des mails d’alerte et des relances pour finalement voir la situation évoluer, mais uniquement pour le volet Pôle Emploi, qui sera assuré à compter du 01/12/2023. Concernant l’ASS-SPIP, le recrutement n’avance pas. Il faudra donc faire SANS ! Le travail en SAS est tellement peu attractif que la DI PACA-CORSE a validé un recrutement de Conseiller en Économie Sociale et Familiale sur ces fonctions. Rappelons que sur le Centre pénitentiaire (qui héberge 1905 détenus sur la MA et la SAS) et le CD de Salon, ces postes d’ASS- SPIP font également cruellement défaut.
Comment assurer la qualité du travail de la SAS et une prise en charge intensive sans travail pluridisciplinaire ? Quelles réponses apporter aux PPSMJ spécifiquement sélectionnées et orientées vers les SAS pour travailler leurs problématiques sociales et professionnelles quand les référents sur ces champs précis font défaut ? C’est mission impossible ! La réaction de la cadre de proximité d’Aix qui ne trouve à répondre à ses agents que leur manque d’optimisme et leur propension à râler de tout, en dit long sur sa conception du soutien aux équipes. L’investissement des agents sur ces postes est entier mais il s’essouffle lorsqu’ils ont le sentiment de ne plus donner de sens à leurs missions, trop occupés à gérer le flux incessants des PS, faute de délégation.
Le développement des activités en SAS est une nécessité, mais il ne doit en aucun cas être le point central des prises en charge, nous ne cesserons de le rappeler.
Les CPIP des SAS du 13 sont bien souvent isolés et renvoyés à une organisation interne qui doit cesser. Tel est encore le cas pour les congés ou les demandes de formations. Il s’agit d’agents qui appartiennent à une RA ! Sur ce point, ils doivent pouvoir compter sur la solidarité des agents de la RA et du soutien de leurs cadres en application d’une politique de service qui le pose comme un principe de fonctionnement.
Il est temps de rétablir l’équité entre tous les agents du SPIP 13 et donner les moyens de fonctionner dignement à ces structures !
La théorie du vase clos a assez duré.
Une politique de service claire et équitable est plus que nécessaire.
Aix en Provence, le 24/11/2023.