L’histoire de la probation au sein du ministère de la Justice en France démarre au lendemain de la seconde Guerre Mondiale avec la Réforme Amor. Elle marque l’entrée d’éducateur.rice.s dans les établissements pénitentiaires, qui sera suivie quelques années plus tard de la structuration des CPAL chargés de la prise en charge des personnes condamnées en milieu ouvert. Mais ces personnels resteront très longtemps sous l’autorité hiérarchique des directeur.rice.s de prison et des juges d’application des peines sans disposer de leurs propres hiérarchies ni de services indépendants. Si, à l’instar du corps des CIP, celui des CSIP a été créé en 1993, il faudra attendre 1999 et le regroupement de ces personnels dans les services autonomes que sont les SPIP, pour voir apparaître les Directeur.rice.s Départementaux de Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation.
La configuration hiérarchique CSIP/Directeur.rice.s de SPIP évoluera ensuite en 2005 avec la création du corps des Directeur.rice.s d’Insertion et de Probation motivée par la volonté de structurer hiérarchiquement les SPIP au regard des évolutions législatives fortes intervenues sur leur domaine de compétence.
Ce mouvement se renforcera suite au décret statutaire du 23 décembre 2010 créant le corps des Directeur.rice.s Pénitentiaires d’Insertion et de Probation. Ce nouveau décret statutaire va entraîner l’extinction du corps des CSIP en les intégrant progressivement dans le corps des DPIP et va également modifier le recrutement des DPIP en ouvrant plus largement le concours aux externes. Ces deux éléments expliquent en partie, pour la CGT IP, l’identité professionnelle brouillée des DPIP aujourd’hui et la nécessité de les repositionner sur leurs missions statutaires. A la suite de ce décret, le corps des DPIP va augmenter de manière considérable. Il est actuellement toujours régi par le décret de 2010, qui a toutefois été modifié en 2019. Aujourd’hui, le constat est sans appel : les DPIP sont légitimement en manque de valorisation (par la reconnaissance de leurs compétences, missions et responsabilités notamment) et de revalorisation (statutaire et indiciaire principalement). Pour la CGT IP, ce n’est pas en jalousant les revalorisations ou le passage en catégorie A des CPIP ou en courant après le statut de A+ des DSP que le corps des DPIP parviendra à s’affirmer au sein de l’Administration Pénitentiaire et du Ministère de la Justice mais c’est uniquement par l’affirmation forte de leur identité professionnelle et de leurs spécificités que cette revalorisation se fera. Cela ne peut passer que par une définition claire des missions et fonctions des DPIP au sein des SPIP et des méthodes d’encadrement profondément modifiées pour fédérer les équipes autour d’elles et eux.
C’est en ce sens que la CGT IP a élaboré ce revendicatif concernant le corps des DPIP. Il s’agit d’une vision basée sur l’identité professionnelle et les spécificités de ce métier, ce qui peut dénoter avec les positionnements tant de la DAP que d’autres OS qui ne les évoquent jamais ou presque.
C’est l’occasion, aussi pour les DPIP, de prendre connaissance de ce que la CGT IP porte pour la filière IP et pour les cadres en SPIP, loin des clichés et stigmatisations qui l’entourent mais avec des positionnements forts et sans compromis.
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