Lettre ouverte à Mme Marie-Saint-Germain, DFSPIP du 59 ; et Mme DECROIX, DISP de Lille
Lettre ouverte alerte situation du SPIP de Lille face à l’absence de chauffage
Au SPIP de Lille, il n’y a pas de trêve hivernale dans la dégradation continue de nos
conditions de travail. Notre chute vertigineuse semble sans fin. Elle est sans fond.
Au SPIP de Lille, nous entrons dans le 3ème mois sans chauffage ! A la mi-octobre,
lorsque la chaudière a été remise en route, elle n’a pas tardé à rendre l’âme. Il faut dire
qu’elle avait 30 ans. On se retrouve depuis sans chauffage. Le remplacement de la
chaudière est alors programmé pour la mi-novembre (chaudière qui aura été exploitée
jusqu’au bout du bout, jusqu’à la mort, et dont la DISP de Lille savait au vu de son âge
vénérable qu’elle devait être changée). Notre administration a tenté le pari : « allez on
essaie encore de la faire marcher cet hiver et avec un peu de chance on économisera le
coût d’une chaudière sur le budget ». Pari perdu… enfin surtout pour les agents de
l’antenne de Lille.
On a froid dans nos bureaux et dans les box d’entretiens à 10°C. Cela fait 3 mois que nous travaillons d ans des conditions insupportables et que nous accueillons notre public dans des box d’entretiens qui s’apparentent à des réfrigérateurs.
L’intervention pour remplacer la chaudière était censée durer 2 jours. Elle va durer plus
d’une semaine complète, bien sûr sans chauffage. Devant cet imprévu, des petits
radiateurs convecteurs électriques d’appoint à 20 euros l’unité qui s’apparentent à des
« grille- pains » sont commandés dans l’urgence, mais il n’y en a pas eu assez pour tous
les bureaux. Les agents PSE, particulièrement exposés dans leur bureau n’ont pas eu
droit non plus à un petit radiateur électrique (un oubli sans doute).
Ce qui ne devait être que transitoire s’est inscrit dans la durée. Ce qui ne devait être
qu’une situation exceptionnelle est devenue la règle. Ce qui était une anomalie est
devenue la norme. L’administration Pénitentiaire, qui est tenue de mettre à la disposition
de ses agents des locaux décemment chauffés ne remplit pas son rôle et expose ses
agents à des risques pour leur santé. La fatigue, les infections et maladies liées à
l’absence de chauffage et aux différences thermiques dans les locaux, la contagion (merci
à la journée de carence !), les arrêts maladies depuis octobre se multiplient. On en arrive à un point, où les agents ramènent le froid accumulé au travail chez eux à la maison.
Comment une chaudière toute neuve se coupe-t-elle sans arrêt ? Les interventions des
techniciens sont presque quotidiennes depuis la mi-novembre. Les hypothèses et
diagnostics varient : est-ce dû à une pompe qui avait été montée à l’envers qui aspire l’eau au lieu de l’injecter dans le système de chauffage ou serait-ce en raison d’une fuite dans la tuyauterie hors d’âge et obsolète ? Le directeur de l’antenne doit gérer au quotidien ces questions avec des techniciens de l’entreprise qui n’inspirent pas nécessairement confiance quant à leur compétence et leur degré d’expertise.
En réunion de site vendredi 11/01/19, le directeur de l’antenne annonce que l’hypothèse
de la fuite dans la tuyauterie entre les 2 parties de l’antenne semble privilégiée par les
techniciens (cela reste une hypothèse) et qu’il est donc décidé qu’un des 2 bâtiments du
SPIP ne sera plus alimenté par le système de chauffage durant le reste de l’hiver pour
permettre à l’autre partie du service d’avoir le chauffage… De facto, un tiers des agents de
l’antenne du SPIP se voient annoncer qu’ils vont devoir travailler sans chauffage tout
l’hiver dans le froid et l’humidité !!! Bien sûr, les agents en question pourront utiliser les
petits radiateurs d’appoint «grilles-pains » à 20 euros l’unité pour tenter de se réchauffer
jusqu’à la fin de l’hiver, lesquels seront également installés dans les box d’entretiens, ceux
prélevés sur le bâtiment alimenté par la chaudière (dépourvus de tout chauffage jusque
là). Cette « solution » est inacceptable. Elle n’est pas tenable. Les agents ne vont pas
pouvoir continuer à travailler et tenir dans ces conditions dégradées et indignes.
En résumé, les CPIP « sacrifiés » du bâtiment « maudit » arrivent le matin à 8 heures 45.
Il fait 10°C dans les bureaux. On met en route notre petit radiateur « grille-pains » au
maximum de ses capacités. Il faut attendre Midi pour que la température atteigne
péniblement les 17 à 18°C et à 15h30/16h, le radiateur peut se couper car sinon il grille et
la température chute rapidement (ça a déjà fait disjoncter le système électrique à un
étage), idem pour les bureaux d’entretien situés eux aussi dans le bâtiment « maudit »
avec des bureaux d’entretiens qui ne seraient « correctement » chauffés que l’après-midi.
Naturellement, les couloirs du bâtiment ne sont pas chauffés, restent glacés et exposent
en permanence les agents à des chocs thermiques.
Face à cette situation de crise, nous sommes stupéfaits du silence de la DFSPIP du Nord:
pas de visite pour constater la situation, pas de message de soutien aux agents, pas de
consignes, pas de préconisations… Nous espérons que la prochaine réunion des
Directeurs Inter régionaux se tienne de nouveau au SPIP de Lille, afin d’améliorer nos
conditions matérielles de travail !
A situation exceptionnelle, les agents de l’antenne de Lille demandent
des mesures exceptionnelles pour préserver la santé des agents. Nous
ne souhaitons pas qu’une communication du Siège et de la DI, nous
souhaitons des solutions rapides, et des propositions concrètes de
compensation !
La CGT EPI 59/62
Cette lettre sera rendue publique