Une délégation nationale et régionale de la CGT insertion probation s’est rendue au SPIP de Fleury Mérogis pour rencontrer l’ensemble des professionnels. La CGT a constaté une grande souffrance au travail et apporte tout son soutien aux collègues. La CGT dénonce l’immobilisme de l’administration face à cette situation alarmante et rappelle que l’administration en est responsable !
Fleury Mérogis est un bien triste symbole pour l’administration pénitentiaire avec un taux de surpopulation carcérale de plus de 135%. C’est aussi l’exemple le plus emblématique et marquant des effets désastreux causés par la préaffectation qui, comme chaque année depuis 8 ans, vide des services déjà sinistrés de leurs personnels titulaires pour être remplacés par des stagiaires qui sont formés par leurs collègues à peines titularisés !
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En effet au SPIP de Fleury Mérogis dès septembre 2015, il n’y aura plus que 26 titulaires pour prendre en charge plus de 4500 détenus ! C’est totalement inacceptable ! Comment est-ce possible d’imaginer que nos collègues, tout juste titulaires, pourront à la rentrée prendre en charge plus de 170 personnes par CPIP !
En plus de leur charge de travail habituelle déjà explosive (CAP et débats contradictoires multiples, permanences arrivants, CPU, prévention du risque suicidaire…), nos collègues vont être amenés à accompagner et former deux stagiaires par titulaire, et bien sûr comme le préconise la DAP ces personnels veilleront aussi à faire le cœur de leur métier : recevoir en entretien les détenus, établir une relation de confiance avec la personne prise en charge afin d’ évaluer au mieux sa situation… en vue de prévenir la récidive !
Pire encore, c’est dans ces conditions que l’administration continue de charger la mule et choisit Fleury, comme vitrine pénitentiaire pour y tester des programmes de prise en charge de personnes radicalisés…
Il y a un moment où il faut savoir dire STOP !
La CGT rappelle la responsabilité de l’administration en matière de prévention des risques psychosociaux et surtout la CGT rappelle la REP n°29 qui se passe de commentaire : « Les effectifs des services de probation doivent être suffisant pour qu’ils puissent assurer pleinement leur mission. Le nombre de dossiers que chaque agent a à traiter doit lui permettre de surveiller, guider et assister efficacement les auteurs d’infractions, de manière humaine et, et si cela est approprié, de travailler ave leur famille et le cas échéant, les victimes. Si la demande est excessive, il est de la responsabilité de la direction de chercher des solutions et d’indiquer au personnel les tâches prioritaires. »
La CGT le sait : Fleury Mérogis est au bord de l’asphyxie, tout comme une grande partie des SPIP. La CGT apporte tout son soutien aux personnels et continuera de défendre leurs intérêts à leurs côtés. Il est temps que l’administration entende le cri de souffrance et de résistance des personnels !
Montreuil, le 29 juin 2015