Monsieur le président,
Outre le point mis à l’ordre du jour par l’administration et concernant les informations très attendues sur la gestion des services pendant la période à venir des jeux olympiques 2024, ce CSA SPIP étudiera les 4 points portés par les OS au CSA SPIP de décembre 2023, et reportés par deux fois depuis.
Le premier de ces points est un rappel aux engagements pris par la DAP de présenter régulièrement un suivi de la soit-disant expérimentation sur le Label Qualité. Au-delà de constituer un auto-sabotage du service public et une offrande à l’associatif concurrentiel, la méthodologie de cette « aventure » a énormément interrogé sur les terrains. A écouter notre administration, les volontaires s’y bousculeraient presque ! Évidemment, puisque ce volontariat fait partie des objectifs imposés aux DFSPIP ! Et le tout sans que l’engagement d’informer les représentants du personnel au fur et à mesure de l’expérimentation soit tenu.
Le deuxième point vient également rappeler la DAP à son engagement de revenir vers les représentants du personnel pour évoquer le projet de protocole SPIP / forces de sécurité intérieure. Dieu seul sait ce qu’est devenu ce projet de protocole, attendu depuis les « expérimentations » pour le moins hasardeuses en 2021. Pourtant, faute de protocoles protecteurs pour nos services, leurs spécificités, et la sécurité de leurs agents, on voit se multiplier partout des interventions toujours plus osées dans et aux abords immédiats des SPIP pour interpeler des personnes suivies. Sans parler des pressions pour accéder, sans filtre, sans saisine, par téléphone, aux informations contenues dans les dossiers. Faute d’une administration en capacité de les défendre, les SPIP sont de plus en plus laissés seuls face aux pressions de la police ou des parquets.
Nous avons également demandé l’ajout d’un point suite aux annonces budgétaires 2024. En effet, malgré les engagements de l’administration pénitentiaire concernant les effectifs de référence dans les SPIP, les annonces budgétaires 2024 apparaissent comme une douche froide. N’en déplaise à notre ministre, à l’auto-satisfaction envahissante, le compte n’y est pas, pour aucun des postes RH dans les SPIP ! Des CPIP aux DPIP, des psychologues aux secrétaires administratif.ve.s, des assistant.e.s de service social aux adjoint.es administratives, il manque du monde partout ! Faute d’être parvenu à tenir ses engagements au regard de ses propres effectifs de référence, notre administration saura-t-elle au moins prendre ses responsabilités en ajustant la charge de travail dans les SPIP aux effectifs manquants ?
Les engagements de l’administration, on les retrouve encore dans le quatrième point que les représentants des personnels ont mis à l’ordre du jour : Les fiches de postes pour les Agents de Surveillance Electronique et Agents Centralisateurs de Pôle. L’administration a préféré un groupe de travail fait maison à la « représentativité » choisie plutôt que travailler avec les représentants des personnels. Voilà pour la méthode. Et quel lien entre ces fiches et le pourtant récent RPO 2 ? Celui-ci serait-il déjà obsolète ? Personne ne le pleurera. Aura-t-on, dans un avenir qui rappelle fortement le passé, un RPO 2 gros comme un annuaire avec des fiches volantes qui se contrediront entre elles ? Voilà pour la cohérence.
Pour finir sur ce point, est-il encore nécessaire de rappeler à notre administration que de telles fiches relèvent des attributions du CSA et doivent donc y être présentées ?
Après tous ces engagements en attente d’une réponse de l’administration depuis des mois, voire des années, il sera temps pour nous d’examiner le point d’information porté par l’administration concernant l’organisation des services pendant les jeux olympiques.
Après deux réunions ministérielles où les représentants des personnels sont ressortis avec plus de questions que de certitudes, si ce n’est celle que rien n’était prêt, nous avons enfin un document de travail.
Si l’initiative est louable, que de flou et que de questions en suspens ! Et il est quand même incroyable de découvrir chaque semaine de nouvelles consignes passées sur les terrains alors même que la DAP n’en est encore qu’à produire un document de cinq pages, rempli de zones d’ombre ! Quand il s’agit de mettre leurs personnels sous pressions, certaines de nos directions locales n’ont vraiment pas besoin d’encouragements !
Difficile, monsieur le président, de terminer cette déclaration liminaire sans rappeler le climat extrêmement tendu que l’administration impose depuis plusieurs mois aux représentant.e.s des personnels, -bien- élu.e.s, que nous sommes. Entre les notes soit-disant déontologiques, les menaces déguisées à l’attention des syndicats, les mouvements d’humeur au plus haut niveau de l’administration, les insultes à peine voilées, les reproches pour avoir osé porter des amendements dans une instance, et bien entendu le soutien indigne à la plainte-bâillon déposé par l’Enap, l’administration pénitentiaire est actuellement sur une très mauvaise pente et la CGT IP le condamne avec la plus grande fermeté.
Condamnation d’autant plus forte lorsqu’il s’agit, à travers la voix de la CGT IP, d’attenter à la voix de victimes d’infractions sexistes et sexuelles ou de discriminations liées au genre.
Que ce soit par sa technicité ou par sa pugnacité, ou plus simplement par sa victoire dans les urnes, la CGT IP s’est imposée contre vents et marées comme un interlocuteur incontournable. N’espérez pas réussir demain ce que vous avec raté hier : vous ne nous ferez pas taire.
Les élu.e.s CGT IP au CSA SPIP