Monsieur le Président,
C’est dans un climat plus que tendu que nous participons aujourd’hui à cette instance. Alors que la rentrée se fait bouillante, notre impatience se fait quotidienne vis à vis d’une situation RH que vous vous contentez de contempler, tout comme la direction interrégionale.
Je parle évidemment de l’ALIP Nancy, milieu ouvert, qui se voit amputée de nombre de postes. Précisément 3 à l’heure où nous parlons. Alors même que cette antenne mériterait amplement plusieurs créations de postes. Le milieu fermé se voit quant à lui amputé de 2 postes. La situation des personnels administratifs au siège du SPIP n’est guère plus reluisante. Sur le département nous rappellerons les postes vacants à Ecrouves (1) et Toul (2).
Sur le milieu ouvert de Nancy, vous avez donc affaire à un service ravagé, n’ayons pas peur des mots, et vous continuez de compter sur la seule bonne volonté de vos agents, sur leur sens aigu du service à rendre au public. Vous comptez sur leur sens des responsabilités, leur engagement, j’irais presque jusqu’à leur dévouement.
Nous attendons des gestes forts de la hiérarchie dans ce genre de mauvaise passe : certes en décembre 2018, nous avons bénéficié d’une note de service indiquant un mode dégradé. Et depuis…rien. Pas de DUERP à jour, pas d’agent de prévention, pas de psychologue de la DISP qui s’inquièterait de voir passer tant de communications syndicales évoquant les risques psycho sociaux, pas plus que le responsable de la santé sécurité au travail. Nous avons droit à une belle et cordiale indifférence !
La situation se dégrade chaque jour un peu plus et va continuer de se dégrader, comme la Loi programmation justice le prévoit. Le transfert de charge de travail des milieux fermés vers les milieux ouverts va avoir lieu, aucun renfort à l’horizon en personnels. Zéro anticipation de la part de la DISP, alors même que le milieu ouvert de Nancy voit son public abonder des maisons d’arrêt prévenus et condamnés de Nancy, et des trois centres de détention que sont Nancy, Toul et Ecrouves.
Le seul mois de septembre a vu l’arrivée de 50 nouvelles personnes à suivre. Nous vous rappelons que l’ALIP MO Nancy prend en charge le suivi de 135 personnes condamnées à des suivis socio judiciaires et surveillances judiciaires.
Nous ne jouons pas les Cassandre, mais les multiples avertissements que nous vous avons adressés sont malheureusement restés sans réponse concrète de votre part. Un jour, si des actes ne sont pas rapidement posés pour venir améliorer la situation du service dont vous êtes responsable, vous devrez gérer un drame, c’est inéluctable.
Nous avons le sentiment de nous heurter à une sorte d’incrédulité de votre part, presque un déni. Jusqu’à avoir l’impression de se retrouver dans un mauvais épisode de la quatrième dimension ou de Black Mirror quand la seule communication qui émane du siège en ce moment concerne le mauvais taux de remplissage de APPI ! …Ou les 20 ans du SPIP, autre morceau de choix ! Surréaliste … Il est vrai que nous n’avons pas plus crucial à gérer en ce moment. La déconnexion du terrain et du quotidien des agents est flagrante..
Nos facteurs de risque sont au maximum, nos facteurs de protection quant à eux se réduisent à peau de chagrin. Vous qui excellez en RPO, vous devriez en tirer toutes les conséquences et passer à l’étape post pré-contemplation !
Nous exigeons le déblocage immédiat de postes de titulaires ainsi qu’un minimum de considération – nous n’irons pas jusqu’à quémander de la reconnaissance – de votre part ainsi que de la DISP.
Nous demandons expressément à ce que la note de service mode dégradé du 18 décembre 2018 soit très largement amendée pour tenir compte des 9 mois de disette en personnels que nous venons de traverser depuis la rédaction de cette note qui est devenue obsolète.
Faute de quoi, nous appellerons les personnels à se mobiliser de manière conséquente pour être enfin entendus.
CGT INSERTION PROBATION 54 – 30 Septembre 2019 –