« Je me suis rendu…au SPIP de l’Essonne. Le rôle de cette administration est essentiel : surveiller les personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire, c’est à dire l’ensemble de la population placée sous main de justice et favoriser leur réinsertion sociale. [….]
Que dire ? Si ce n’est le sentiment d’un immense gâchis devant autant d’engagement, de courage et de professionnalisme. [….] (Elles) m’ont décrit leur quotidien, l’absence de moyens adaptés, la difficulté de leur mission et le manque criant de reconnaissance. [….].
Elles m’ont donc exprimé leur peur, d’abord, devant la décision de leur autorité de tutelle d’affecter nominativement et immédiatement à chaque conseiller d’insertion et de probation tous les dossiers, sans exception, des personnes placées sous main de justice, c’est à dire purement et simplement la volonté de tuer leur métier sous le poids démentiel des flux à traiter.
Car quand on traite tout, on ne traite plus rien,
Elles m’ont dit ensuite leur révolte, quand le ministre leur annonce qu’en guise de renfort, il compte recruter des vacataires et des retraités sans formation adaptée, ultime insulte infligée à leur métier.
Pourtant, la solution crève les yeux : rien n’évoluera si les pouvoirs publics ne s’engagent pas sur un plan pluriannuel de recrutement de nouveaux conseillers d’insertion et de probation. Je ne suis pas le dernier à pointer les difficultés budgétaires, mais il faut savoir fixer des priorités. »
Ce tract a été extrait du livre « Sécurité, la gauche peut tout changer », datant de 2011, dont l’auteur n’est autre que notre premier ministre !
Tout est dit, et pourtant, tout reste à faire !
Fait à Courcouronnes,
le syndical local, le 18/03/2016