Monsieur le Directeur de l’Administration Pénitentiaire,
Comme de nombreux SPIP, le SPIP 33 souffre depuis de nombreuses années de manque de personnel, de charges de travail démesurées, de locaux inadaptés. Mais malgré toutes nos alertes et le constat partagé de cette situation délétère, la situation s’empire irrémédiablement.
Les effectifs de la Gironde s’amenuisent, tous corps confondus et les espoirs déçus des dernières CAP se transforment en douche froide avec le départ imminent de 5 CPIP contractuels et l’éventuel recrutement des délégués du TIG parmi les agents du SPIP, sans parler du recours outrancier aux services civiques… Ce sont pas moins de 600 mesures qui vont être réaffectées au reste de l’équipe, déjà éreintée par les commandes institutionnelles qui s’amoncellent ; multiplication des CPI, développement des actions collectives, travail sur le RPO, référence radicalisation, formateurs relais, prise en charge des stagiaires, multiplication des structures (CPA, UHSA, SAS..) à Gradignan, développement de la LSC, retour du p résentenciel dans le giron des SPIP…
Le management inhérent à une telle pressurisation confine désormais à la maltraitance, loin de la bienveillance managériale attendue par une équipe voulant encore bien faire malgré des conditions difficiles. L’audit RPS de 2018 concluait déjà à l’existence de risques psycho-sociaux de niveau 3 qui aujourd’hui encore se développent faute d’action concrète et au regard de méthodes d’encadrement plus que contestables..
Concernant l’antenne de Bordeaux à l’exiguïté des locaux subie par les professionnels s’ajoute une configuration architecturale inadaptée à la réception des justiciables (cf courriers des députés et sénateurs) . Le déménagement du service, évoqué depuis plus de 8 ans semble se
profiler à l’horizon 2023… date inacceptable pour l’ensemble de l’équipe avec un lieu évoqué totalement inadapté (cité administrative). L’absence de communication et de transparence de toute la ligne hiérarchique quant à ce projet de déménagement contribue à alimenter le sentiment d’insécurité dans lequel évoluent les personnels.
La hiérarchie locale se trouve dans l’incapacité d’apporter des réponses aux attentes des personnels faute d’en avoir elle-même. Les sièges de DSPIP et d’adjoint sont vides… La direction inter régionale dit avoir conscience de toutes les difficultés que rencontre l’équipe mais s’avoue impuissante.
L’attentisme affiché et l’impuissance ainsi renvoyés sont devenus intenables.
Monsieur le Directeur de l’Administration Pénitentiaire, nous avons vainement interpellé tous les interlocuteurs intermédiaires et sollicitons une intervention au plus haut niveau afin que ne s’épuisent pas toutes les bonnes volontés du SPIP 33.
Les agents du SPIP 33, épuisés et déconsidérés localement, attendent de votre part un geste fort pour leur permettre de travailler dans des conditions décentes, de préserver leur santé physique et psychologique et tenter de maintenir un service public pénitentiaire de qualité.
Veuillez agréer Monsieur le Directeur , nos respectueuses salutations.
La CGT Insertion Probation SPIP 33
Cette lettre sera rendue publique.