Madame la Directrice Interrégionale,
Nous, représentants du personnel du SPIP 47, nous permettons de vous alerter,
après les témoignages que nous avons pu recueillir de la part de certains agents
sur des comportements répétés, qui semblent s’apparenter à de la maltraitance et
qui sont perçus comme une forme de harcèlement professionnel. Cette situation a
pour effet d’altérer la santé physique et morale de ces personnes.
La vacance du chef d’antenne pendant plus d’un an, a mis en relief au sein de ce
service, chroniquement sous doté en matière de personnel, la méconnaissance
totale de notre direction de la réalité de nos pratiques professionnelles et un
management qui pose question. Cette situation finit par confiner à de la
maltraitance quand l’encadrement, bien loin de favoriser et faciliter le
fonctionnement de notre antenne — ce qui devrait être la fonction première d’une
direction — nous empêche, par son immobilisme, ses injonctions paradoxales et
finalement son manque de maîtrise, de réaliser nos missions dans un climat serein.
Nous reconnaissons unanimement les qualités et les compétences professionnelles
de la nouvelle chef d’antenne recrutée voilà 6 mois. En plus de maîtriser
parfaitement nos missions et les réalités qui accompagnent leur réalisation, elle
démontre une capacité de travail rarement observée à ce niveau hiérarchique au
SPIP47, une connaissance aiguë de nos territoires et la connaissance d’un réseau
partenarial fortement susceptible de favoriser l’accomplissement de notre activité
professionnelle.
L’arrivée d’une telle professionnelle aurait en toute logique dû réjouir notre direction,
en souffrance du fait de ses carences, évoquées précédemment. Mais
l’encadrement du SPIP de Lot et Garonne n’a pas non plus mis 6 mois, par ses
pratiques autoritaires de gestion du personnel, ses prises de positions arbitraires,
son absence de concertation, ses remarques désobligeantes, parfois totalement
déplacées vis-à-vis d’un positionnement professionnel adapté et enfin par son
incapacité à fixer et prioriser des objectifs de service, pour mettre ce cadre en
grande difficulté et ainsi provoquer son départ.
Pour rappel, le précédent Chef d’Antenne, en situation de « burn-out » a fini par
tomber malade puis demander une rupture conventionnelle. Cette situation ne peut
donc qu’interroger sur la durée de vie professionnelle d’un Chef d’Antenne au SPIP
du Lot et Garonne.
Les risques psycho- sociaux sont bien présents au SPIP 47 à travers un profond
mal-être professionnel qui perdure et s’accroît en raison de l’absence de soutien,
d’orientations et d’une politique de service claire. Cette situation a pour effet de
déstabiliser les agents soucieux de donner du sens à leur travail . L’épuisement
apparaît parmi les personnels car chacun rumine avec le sentiment du « je fais
comme je peux », dans une atmosphère d’insécurité. La démotivation gagne les
CPIP et la colère que certains gardent en eux fait qu’ils ne rentrent pas sereins à
leur domicile. L’inquiétude et le doute s’installent et chacun se demande :comment
je vais me protéger demain ?
Nous constatons également que la coopération, pourtant prônée par le RPO, est
exclue de cette pratique managériale et le mal-être devient systémique. Les
personnels sont démotivés et doivent de surcroît faire face à une charge de travail
en constante hausse. Pour la CGT IP du SPIP 47, il ne s’agit ni plus ni moins, au vu
du mode de management, que de maltraitance institutionnelle. Cette situation ne
date pas de la crise sanitaire mais s’est installée de façon insidieuse au fil des mois.
Partout règne un climat délétère. La souffrance au travail est devenue une réalité
pour bon nombre d’agents, tout corps confondu : Perte de sens, déconsidération,
démotivation, maltraitance, inertie de la hiérarchie sont les mots qui reviennent
régulièrement dans les discours et qui dénotent un mal-être général et persistant.
Cette situation dure depuis trop longtemps, Madame la Directrice Interrégionale et
nous souhaitons que vous interveniez rapidement. Nous vous demandons de
diligenter un audit sur les risques psycho sociaux au SPIP 47 et nous restons à
votre disposition pour une audience syndicale.
Le bureau CGT-IP 47