La CGT EPI 59/62 a appris, comme la CGT Insertion Probation et la CGT IP 67, que l’ENAP et la DAP ont été très vexées par plusieurs tracts (dont le nôtre nommé « La Chasse aux Sorcières de l’ENAP ») portant sur un possible sexisme (qui pourrait exister mais en fait, bien sûr, n’existe pas car le patriarcat, c’est pas possible et c’est tout) au sein de la Pénitentiaire et de son Ecole.
Nous tenons donc à faire nos excuses publiques.
Nous savons que nos écrits ont apporté une caution morale aux actions des collectifs féministes qui ont mis des affiches partout en France pointant un sexisme dans la pénitentiaire.
Nous comprenons que le fait d’accuser quelqu’un.e d’être une courgette, c’est aussi l’accuser d’être un potiron et nous comprenons qu’en parlant de sexisme, nous avons pu parler de viol, c’est pour ça que nous ne parlerons plus de sexisme, ni de potiron d’ailleurs (même si c’est la saison).
D’ailleurs, nous comprenons également que même si nous ne pointons dans nos écrits aucun corps de la pénitentiaire, l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire puisse penser que l’on ait pu nommer le CEA c’est-à-dire les personnels de surveillance (nous saluons d’ailleurs nos syndiqué.e.s surveillant.e.s qui s’occupent des bracelets électroniques). Il nous arrive à nous aussi d’avoir des problèmes auditifs. Bien sûr, l’Administration Pénitentiaire est incapable de mauvaise foi ou de manœuvre antisyndicale, cela nous le savons bien.
Nous voulons claironner aussi que l’Administration Pénitentiaire est très en avance dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et notamment grâce à l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire puisque cette dernière a de beaux discours, des référent.e.s et un Comité. Et voilà
Par ailleurs, nous revenons sur nos propos concernant la situation des élèves à l’Enap. Nous aimons que l’Enap ait un règlement illégal, nous aimons avoir été obligé.e.s, jusqu’à un temps récent, à dormir à deux dans des chambres insalubres de 4 m². Nous adorions que des élèves surveillants fouillent nos
effets personnels comme nous adorons les 1/30emes, nous acceptons que les élèves aient été surveillé.e.s par des maîtres-chiens, nous acceptons que les personnes doivent porter leur badge à leur cou alors qu’iels les ont à la main.
Par-dessus tout, nous adorons les repas servis par le restaurant de l’Enap et les intoxications qu’ils ont pu donner.
A propos de la formation donnée par l’ENAP, nous souhaitons également dire que nous ne souhaitons plus avoir une réelle formation de travailleur.se social.e et qu’une des principales revendications de la CGT Insertion Probation est stupide.
Enfin, nous convenons que les casseroles produisant plus de bruit que les flots de la Garonne, cela pouvait être un peu dur pour la Garonne. Nous proposons « comme la Deûle » ou « comme l’Escaut » ce qui est plus local pour nous.
Cette lettre d’excuse pour vous dire que nous ne recommencerons plus.
Nous comprenons que vous ayez demandé un avis au Collège de Déontologie du Ministère de la Justice car, bien sûr, tout syndicat est tenu à une déontologie ce qui revient à restreindre la liberté syndicale et la liberté d’expression ainsi que la Constitution de 1958, le Préambule de 1946 voire la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Et la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Et nous en passons.
Devant l’ENAP, la DAP et le Conseil de Déontologie du Ministère de la Justice, nous ne pouvons que nous taire.
Nous avons donc été trop loin, nous nous en sommes rendu.e.s compte et nous comprenons que la Direction de l’Administration Pénitentiaire ait demandé à bloquer notre site internet national. Nous saluons OVH d’avoir pris cette décision raisonnable et courageuse.
Nous demandons donc des sanctions pénales et disciplinaires à notre égard, vous avez vraiment eu de bonnes raisons de porter plainte contre nous et nous vous en remercions.
Merci pour tout. Vraiment.
Le 13/11/23