En effet, en août dernier, on nous annonçait l’arrivée d’un nouveau DPIP(stagiaire) pour le mois suivant.
Certes, nous allions continuer de camper dans nos locaux d’un autre temps, mais bon…
À son arrivée, ce nouveau chef nous promettait monts et merveilles : écoute, compréhension, concertation, bienveillance, projets et évolutions positives du service…
Le moins, que l’on puisse dire, c’est qu’on ne s’attendait à rien, mais
on est quand même déçus…
Après 9 mois dans nos murs, le constat des agents est toujours aussi navrant :
1°) INSTALLATIONS, ÉQUIPEMENTS ET AMÉNAGEMENTS : 1*/5 (une étoile)
Tel un campement de fortune dans lequel on manque de tout, à chaque nouvelle arrivée, les bureaux changent de disposition et les agents jouent aux chaises musicales en fonction des besoins et des places disponibles.
En effet, il n’y a pas assez de mobilier et de bureaux pour recevoir le public, à tel point que les agents sont obligés de s’organiser pour réserver des créneaux de convocation en fonctions des absences des uns et des autres (TT, congés…) et des permanences.
Les personnels partagent également les locaux avec les nuisibles de passage : fourmis, souris, blattes, et même des serpents !!! Sans parler de la pénurie d’eau courante en pleine canicule associée aux restrictions absurdes de l’utilisation de la fontaine à eau mise à disposition du public.
Absence de SAS de sécurité à l’entrée, le seul couloir de circulation sert de salle d’attente, absence totale de séparation réelle entre le public et le reste du service ce qui expose en permanence les personnels aux risques d’agressions physiques ou verbales, aux risques biologiques, fissures, amiante… (liste non-exhaustive).
Le mobilier quant à lui est en bout de course, au point que les étagères d’une armoire sont tombées récemment sur une collègue tout comme les luminaires, manquant de blesser le CPIP et son probationnaire !!!
Que dire notre service, situé à flanc de montagne au cœur d’une zone de risques
naturels de chute de bloc et de glissement de terrain !?!
Bref, notre « camping » conserve quand même une étoile, car comme nous le répètent à de nombreuses reprises les visiteurs de passage : « on a quand même une belle vue sur le château !!! ».
2°) ENCADREMENT ET ANIMATION : 0/5 (étoile)
Un DPIP fantôme et une communication inexistante :
- La seule source d’information à disposition des agents est le planning du DPIP sur le commun, planning approximatif et souvent inexact, mais qui a au moins le mérite de nous éclaircir sur un point : le motif des absences récurrentes de notre DPIP qui semble éviter le service qu’il est censé gérer..
Alors que tous les agents attendent des réponses concrètes à leurs préoccupations quotidiennes, ils doivent faire avec des réunions stériles qui ne font l’objet d’aucun compte-rendu, aucune note de service, aucun retour sur les réunions partenariales, débats contradictoires ou autres échanges avec l’extérieur du service.
Une absence de management bienveillant :
- Aucun soutien dans nos missions ce qui est d’autant plus grave pour un DPIP stagiaire anciennement CPIP qui devrait être en mesure, plus que quiconque, de comprendre les besoins de son équipe qui doit toujours pallier les manquements de sa hiérarchie de proximité : organisation des permanences de service, des plannings de congés, et autres
aléas du quotidien d’un service. Les objectifs de service sont portés à bout de bras par les
CPIP sans aucune préoccupation du cadre. - Des affectations de dossiers tout à fait inéquitables et aucune justification quant à l’inégalité de la charge de travail (de 60 à 130 mesures selon les agents)
- Une charge de travail qui est d’ailleurs totalement minimisée voire niée puisque les seules
préoccupations du DPIP sont : - L’affectation de TOUTES les mesures, même sans saisine du magistrat, sans jugement ou ordonnance et donc sans même connaître la nature de la mesure, les délais ou les obligations de la personne, sous la forme d’avis de convocation à comparaître vides de sens et aussi la prise en charge systématique des enquêtes sociales rapides, sans tenir
compte des règles définies par la convention rédigée avec le Parquet (portant notamment sur les délais) qui nous laisse souvent moins d’un mois pour réaliser les enquêtes. - La validation des RIE rédigés à la chaîne souvent après un seul entretien
- La course aux chiffres : remontées statistiques sous forme de tableaux demandés aux
CPIP et aux PA (nombre de PPSMJ présentes aux convocations par CPIP, signalements
VIF, notamment) - Un mépris du dialogue social
Et que dire de la situation de l’ASE qui gère à lui seul l’Ariège et le secteur de Saint-Gaudens, en plus d’être CLSI et à qui on demande en plus de se mettre à disposition de Toulouse une fois par semaine, l’encadrement estimant qu’il n’en faisait pas assez…
Au SPIP de l’Ariège, on souffre en silence depuis 2019…
Cette situation est insupportable !!!
L’ensemble des agents, CPIP, PA et ASE, sont démotivés, désabusés et certains, qui avaient
pourtant initialement une profonde envie d’exercer leur métier, se voient contraints d’envisager
des mutations sur d’autres postes, des détachements, voire des changements de carrière…
Si parmi les objectifs de nos dirigeants, certains consistent à nous pousser au départ ou au BURN-OUT… Que l’on se rassure, ceux-là seront probablement remplis !!!
Alors non, nous ne sommes pas au Camping Paradis, nous sommes plutôt en voyage au bout de l’enfer…
22/05/2023 OS et ensemble des personnels du SPIP 09 (syndiqués et non syndiqués)