Les 20 ans du SPIP sont actuellement fêtés dans les Hautes sphères de l’administration et sur quelques antennes sans que les agents des SPIP (travailleurs sociaux, agents PSE, administratifs…) , premiers concernés de la mise en œuvre des mesures de justice, ne soient réellement associés à ces « commémorations ».
Réunie ce jour en commission inter régionale, la CGT Insertion Probation des Hauts de France, tient à apporter sa pierre à l’édifice de ces jolies cérémonies officielles !
Car 20 ans de SPIP, c’est aussi :
20 ans d’appauvrissement des politiques publiques fragilisant notre intervention, mais surtout les usager-e-s qui nous sont confié -e-s
20 ans de politiques pénales prises souvent sur le coup de l’émotion, dans un but purement populiste voire électoraliste suite à de sombres faits divers , des mesures de justice qui s’empilent en fonction de la couleur politique du législateur,
20 ans de méandres d’une politique pénitentiaire de plus en plus sécuritaire, d’utilisation du SPIP comme simple outil de gestion de détention à l’intérieur (RESPECT, CPU…)et de pure gestion du risque à l’extérieur rendant le travail sur l’insertion sociale secondaire
20 ans de dévoiement de nos missions au profit de logiques purement économiques, financières et prétendument scientifiques qui contribuent à la perte de notre identité professionnelle, malgré les vagues de recrutement
Parce que OUI nous avons une identité professionnelle depuis plus de 40 ans qui n’avait pas attendu les recherches scientifiques pour se forger ! OUI nous avons toujours évalué, analysé, et proposé des accompagnements adaptés aux situations sociales et familiales de nos usager -e- s !
CE QUE NOUS REVENDIQUONS, ENCORE ET TOUJOURS :
Notre intervention dans les SPIP ne se résume pas à la simple prévention de la récidive ou à la gestion du risque que pourraient représenter, selon des critères plus qu’intrusifs déterminés par des recherches scientifiques contestées, les individus qui nous sont confiés.
Notre intervention a pour but d’œuvrer à leur insertion sociale, en instaurant notamment une relation d’aide, en ayant constamment en tête le souci de la recherche d’un point de convergence entre les attentes de la société et celles de l’usager – e.
L’administration peut toujours y substituer les plus grands outils d’évaluation du risque, conçus par elle et dans le seul but de se réfugier derrière la science et se protéger de tout fait divers qu’on pourrait lui reprocher; la récidive ne pourra être évitée si nous n’apportons pas de réponses sociales.
La CGT Insertion probation ne se contente pas de défendre le corps de métier des CPIP, mais a aussi à cœur de défendre les partenaires sociaux avec qui nous travaillons au quotidien. Elle a encore à cœur, avec l’appui de ces partenaires, de permettre aux usagers comme aux travailleurs sociaux du service public pénitentiaire de conserver un sens à l’intervention du SPIP. Une intervention qui a pour objectif final la prévention de la réitération de faits délictueux puisqu’en lien avec le mandat judiciaire qui fonde celle ci, mais qui repose sur un constat simple: une personne insérée socialement présentera toujours moins de risque qu’une personne uniquement surveillée, contrôlée et stigmatisée pour une prétendue « dangerosité avérée ».
A BAPAUME le 15/10/2019