GENERALISATION DE LA TELEPHONIE DANS CHAQUE CELLULE EN DETENTION

 Le ministère vient d’annoncer, en ces vacances de fin d’année, la généralisation d’un dispositif jusque-là en expérimentation dans 5 établissements : mettre un téléphone fixe dans chaque cellule au sein des établissements pénitentiaires.

Version imprimable communiqué CGT téléphonie en détention

Cette annonce est une simple décision de principe, sans information du coût de la généralisation, des échéances du déploiement, du coût des communications pour les personnes détenues. Un appel d’offres a été lancé.

Sans ces précisions, la CGT insertion probation se félicite d’une décision qui va dans le sens de l’amélioration du maintien des liens familiaux des personnes incarcérées, mais reste vigilante. Aujourd’hui, les téléphones fixes sont accessibles en coursive ou en cour de promenade, ne permettant pas un accès optimal à ce moyen de communication, dans le respect de l’intimité des personnes. Cette restriction est source de tensions et violences en détention.

Par ailleurs, face à l’isolement inhérent à l’incarcération, cette mesure peut permettre de lutter efficacement contre le suicide en détention, qui atteint des chiffres record cette année.

La CGT insertion probation soutient toutes les mesures qui vont dans le sens de l’amélioration des conditions de détention et le respect de la dignité des personnes incarcérées.

Néanmoins, le téléphone fixe ne pourra pas être utilisé comme moyen de recherche pour les démarches de réinsertion, eu égard aux règles de sécurité au sein d’un établissement pénitentiaire. En effet chaque numéro enregistré a été validé par un magistrat ou l’administration pénitentiaire. C’est pourquoi, même si cette mesure est une réelle avancée pour les droits fondamentaux des personnes incarcérées, l’emprisonnement doit cesser d’être l’unique peine de référence.

La CGT insertion probation se bat pour que les alternatives à l’incarcération et les aménagements de peine trouvent leurs lettres de noblesse et  pour que les budgets d’insertion soient à la hauteur nécessaire pour leur efficacité.

Montreuil, le 9 janvier 2018