La CGT Insertion Probation a été reçue le 08 novembre par Philippe Galli, nouveau Directeur de l’Administration Pénitentiaire depuis le 19 septembre, pour une première audience syndicale de présentation.
Comme souvent lors de ce type de rencontre, aucune information d’importance ne nous a été délivrée ; la CGT a mis entre les mains du DAP un certain nombre de sujets : gestion RH indigente des SPIP, dialogue social malmené, « radicalisation » tous azimuts qui dénature les métiers, recherche-action PREVA et choix du déploiement d’un ou plusieurs outils d’évaluation du risque, management brutal qui engendre de la souffrance au travail, et suites du relevé de conclusions du 22 juillet dernier.
Sur le sujet de la « radicalisation » des publics, si nous savons que la nomination du nouveau DAP est politique et intervient dans un contexte particulier – sur fond de renseignement –, le directeur ne nous dit rien d’autre que ce que l’on savait déjà : c’est la priorité des priorités archi-prioritaires… Si la CGT a de nouveau appelé à la prudence sur le rôle que l’administration veut nous faire endosser, elle a surtout insisté sur ce point : non, la priorité des priorités n’est pas celle-ci pour les personnels d’insertion et de probation ! Leur priorité est bien plutôt dans la concrétisation des engagements inscrits dans le relevé de conclusions signé avec le ministre ! Deux urgences sont pour nous manifestes : il est grand temps d’ouvrir les négociations statutaires, ce qu’il appartient au DAP de faire sur simple décision administrative, et la retraite des ASS est plus que jamais une problématique préoccupante qu’il faut régler au plus vite !
Concernant la recherche-action PREVA, le DAP nous assure qu’aucune décision n’est prise – mais nous lui avons indiqué que le ministre, lui, avait visiblement choisi, comme il apparaît à la lecture du récent bilan de la mise en œuvre de la réforme pénale… La CGT l’a invité à effectuer la simple lecture du rapport final de la recherche pour s’apercevoir de la malhonnêteté intellectuelle et du gouffre entre le contenu et les préconisations du rapport !
La CGT a également pointé, lors de cette audience, sa responsabilité en termes d’autorité hiérarchique sur des chefs de service maltraitants et laissés en roue libre au sein de leurs SPIP. Plus que jamais les personnels manifestent leur souffrance au travail, et s’épuisent sous la pression de certaines directions ou leur inaction en termes d’organisation de service et de résolution des difficultés. Nous avons cité pour exemple : Créteil, Chartres, Uzerche, Rochefort, Caen, Nantes, Neuvic, Montauban…
Bref, l’urgence des personnels n’est pas celle du DAP. La CGT veut replacer les choses là où elles doivent l’être ; elles sont entre les mains du nouveau directeur, à qui il appartient aujourd’hui d’apporter des réponses claires.
Montreuil le 09 novembre 2016